SaintéLyon Solo

le 08/12/2013 | St Etienne - Lyon (69 - Rhône) | France

Ca y est ! Minuit, j’y suis… Que va t il se passer ? Comment vais je gérer ? Comment mon corps va t il encaisser ? Préparation physique ? 0 pointée ! 

 

15,5km, 2h02 : j’arrive au ravitaillement de St Christo en Jarez excessivement frais ! tout les indicateurs sont au vert mais il ne faut pas que je traine pour enchaîner et je décide au vues de l’attente au ravitaillement de la sauter … première erreur ?

 

20,1km à ma montre, je l’avais prédis, j’ai les jambes raides, des crampes me saisissent les deux cuisses et alors que je doublais allègrement sur les montées, je me retrouve à devoir marcher. Je souffre et ne veux pas déjà entamer mon capital moral et psycho, je décide donc de prendre un bon pas de randonneur entre 5 et 6 km/h.  

 

29,6km, 4h28 : cette fois ci je ne loupe pas le ravitaillement et malgré la douleur et l’attente je ne réédite pas l’expérience et mange un peu. Je rempli mon camel bag qui est à sec depuis quelques bornes, boit chaud et repart en marchant ! la douleur est encore présente… Comment vais je faire ? il me reste 45km !

 

35km : Les crampes ont disparues, je peux donc reprendre trotter et arrêter de me faire doubler. Les sensations sont tellement bonnes que j’en oublie de manger… Je suis porté par l’adrénaline et les endorphines. Le coup de barre se fait sentir dans la côte du bois d’arfeuilles où bien que je double je suis surpris de voir à deux reprises mon ami Greg avec qui on tape du dénivellé. Bien entendu ce ne sont que des hallucinations, des raccourcis que fait mon cerveau car qui dit dénivelé dit normalement Greg à mes côtés. Ne pouvant pas manger en montée, j’accélère à nouveau le pas pour doubler un peu et arriver sur une portion plus souple et me restaurer. Il était temps car les hallus continuent… Et comment dire il reste … un marathon ?!?

 

41.7km, 7h09 : St Genoux, priez pour les miens ! Enfin le ravitaillement que j’attendais il est synonyme de mi distance dépassée et je m’accorde une vraie pause, à nouveau restauration, étirements  je rempli la gourde. Beaucoup de personnes montent dans les bus, relayeurs ? abandons ? Mon oncle m’a envoyé un message il me suit sur internet c’est fou ça ! Je repars de plus belle après avoir quitter les crampons.

 

45km : Outch ! Après la boue, je prends un véritable coup de massue !Crampes aux deux jambes (cuisses et mollets), fatigue, … Je décide de ménager encore la bête et reprends la marche histoire d’essayer de récupérer…

Je recharge même le moral avec ce splendide lever de soleil. Le temps est tellement dégagé que nous devinons le mont blanc ! Comme un signe ! allez plus que 30 ?!?

 

54,3km, 9h28 : Soucieu, 10 km que je marche, et les douleurs augmentent ! Je souffre mais la tête est là ! J’utilise le joker appel à un proche, mon père, il m’encourage… Les messages de mon oncle me boostent aussi ! Allez maintenant, je peux dire que je ne recupèrerais plus mes jambes, il faut que je compte sur la tête, je repars en essayant de relancer un trot mais sans succès les jambes marchent mais refusent plus.

 

55km : « Enorme ! il te reste 20 km, un semi ! ça tu l’as déjà fait ! »

 

60km : « Excellent ! allez encore 4 tours du parc! »

 

65km : « Plus de musique ! Merde ! Allez 3km de descente avant le dernier ravitaillement »

 

68km, 12h20 : Beaunant, durant les 10 derniers km j’ai vu trois personnes en détresse dont deux sur brancard. Je pense aller bien, mais je ne me suis pas nourri depuis le dernier ravitaillement. je mange du salé ça passe. J’appel encore mon père pour lui dire que je serais a l’arrivé à 14h30. Je raccroche. Je me sens mal, je me dirige dans un coin, à l’abris des regards. je m’assois… malaise ! bref ! l’espace d’un instant. Hors de question d’abandonner. Personne ne m’a vu. Je retourne au coca. « Un Zombi, ça va aller m’sieur ? » Je souris fini la bouteille. et repars.

Je me suis refroidi, je boite, la côte du chemin de montay me permets de vite me réchauffer et je calcule les courbes au plus juste pour économiser les pas. 

Dans la descente de Ste Foi, je me trouve un copain de galère, nous discutons, ne voyons plus les kms passer et même franchissons les escaliers sans trop souffrir. « Le dernier km ? En courant ! » Nous atteignons le parc de Gerland où nous sommes rejoins par un de ses amis qui nous félicite et cours avec nous.

 

75,9km, 1788m D+, 14h09 : Je passe le portique. 

 

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Quelques chiffres :

4970e  / 5093 finishers / 5805 partants

21 litres de boissons en tout genre consommés en 36h dont 14 pendant la course

3h30 de courses en 2 séances lors des 45 jours précédents la Saintélyon

14h09

Participants à l'activité

Romain RRomain R.

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