La spéléologie

spéléologie n.f. Science qui a pour but l’étude et l’exploration scientifique ou sportive des cavités naturelles et des cours d’eau souterrain. (Abrév. fam. : spéléo).

  • Qu'est-ce que la spéléologie ?
  • Un peu de géologie
  • Pratiquer la spéléologie

Une photo de spéléologie

La spéléologie est l’activité de découverte et d’étude du milieu souterrain. Par essence il s’agit d’une activité à la fois scientifique et sportive. La grande diversité qu’offre la spéléo contribue probablement à l’amour que nombre de pratiquants lui portent et permet éventuellement à chacun de se tourner plus particulièrement vers une spécialité qui le mobilise plus que toute autre : exploration de nouveaux gouffres, visite de cavités « classiques », karstologie, biospéléologie, photographie souterraine…

La spéléologie est un sport d’équipe. Au cours des sorties, un lien d’amitié se forme entre les spéléos. Le club est donc avant tout un groupe d’amis où les nouveaux sont toujours accueillis avec plaisir. Si les néophytes sont encadrés de près, chacun est amené à acquérir l’autonomie nécessaire à la réussite des sorties.

Flo sur sa corde

Flo sur sa corde

Les grottes et les gouffres

Une grotte est une cavité souterraine naturelle plus ou moins profonde, et comportant au moins un accès. Les grottes peuvent abriter des animaux, et ont pu par le passé être habitées par des hommes préhistoriques.

Un gouffre (ou Aven, Scialet, Igue, etc, selon les régions) désigne une grotte dont l’accès s’ouvre dans le sol (nécessite du matériel spécifique) et présente sur tout ou partie de son développement la forme d’un puits vertical ou sub-vertical.

On dit d’une grotte qu’elle est active si l’infiltration des eaux s’y poursuit, contribuant ainsi à la transformation de la cavité (creusement, concrétions, dépôts de sédiments…).

La formation des grottes

Karst : Le karst est un paysage façonné dans des roches solubles carbonatées (principalement dans le calcaire). Les paysages karstiques sont caractérisés par des formes de corrosion de surface, mais aussi par le développement de cavités par les circulations d’eaux souterraines.

La roche est façonnée par dissolution, c’est ce qu’on appelle la karstification. La dissolution et donc la formation du karst est favorisée par:

  • l’abondance de l’eau
  • la teneur de l’eau en CO2 (qui augmente avec la pression)
  • la température de l’eau (plus une eau est froide, plus elle est chargée en CO2 et donc propice à la karstification)
  • la végétation (qui rejette du CO2 donc qui renforce l’agressivité des eaux)
  • la nature de la roche (fracturations etc.)
  • le temps de contact eau-roche

Une région froide, humide et calcaire a donc plus de chance de développer un relief de karst. Cependant, on retrouve ce modelé sur l’ensemble du globe, comme dans des régions chaudes et humides.

Les stalactites et des stalagmites

L’eau de pluie, en traversant l’atmosphère ainsi que le substrat végétal se charge en gaz carbonique et devient de l’acide carbonique; cet acide dissout le calcaire (comme du vinaigre le ferait avec un morceau de craie).

Lorsque l’eau (chargée de gaz et de calcaire dissout) arrive dans une cavité plus importante que les fissures par lesquelles elle passe, elle se dégaze, et ainsi le calcaire contenu dans chaque goutte est libre de se recristalliser soit sous forme de stalactite au plafond de la cavité, soit sous forme de stalagmite au sol.

Des excentriques à Samoëns

Des excentriques à Samoëns

La pratique de la spéléologie

Aujourd’hui la spéléologie se pratique comme un loisir de nature, démocratisé, où certaines cavités deviennent des «classiques», topographiées par les spéléologues lors d’explorations en première.

A côté de cette pratique de loisirs, les spéléologues sont porteurs d’une éthique , formulée notamment par la Fédération Française de Spéléologie (FFS). Ils contribuent ainsi à la connaissance et à la protection du patrimoine souterrain.

Pour des raisons évidentes de sécurité mais aussi de respect du milieu karstique, il est fortement recommandé de pratiquer cette activité au sein d’un club ou au minimum d’être accompagné d’un cadre de la Fédération française de spéléologie (initiateur, moniteur, instructeur).

La spéléo sportive

C’est une facette de l’activité qui consiste à visiter des cavités étendues horizontalement ou verticalement. La visite demande souvent un engagement physique important. La progression s’effectue sur corde, à pieds, en rampant, à la nage, ou encore en opposition dans les passages en hauteur.

La durée de la sortie peut être très variable et va dépendre du niveau technique et physique de l’équipe, de la profondeur de la cavité, du nombre d’obstacles (verticales, étroitures, …). Une sortie spéléo peut durer 5 heures comme 25 heures.

En spéléo sportive, on est parfois ammené à effectuer des traversées. Il s’agit d’entrer dans la cavité par un point A, et d’en ressortir par un point B. Les techniques employées sont alors très différentes et l’engagement s’accroît car il devient impossible de faire demi-tour et de revenir sur ses pas.

La spéléo scientifique

Le spéléologue scientifique va sous terre afin d’accroître ses connaissances. La corde ne devient alors qu’un moyen de transport.
L’activité présente plusieurs pôles :

  • La découverte de nouvelles cavités
  • La compréhension de la géologie du massif
  • L’étude du biotope de la cavité
  • L’archéologie souterraine

La découverte de nouvelles cavités implique la prospection en surface sur le massif, afin de dénicher une entrée de cavité. Une fois trouvée, cette cavité est explorée de fond en comble. Si on soupçonne certains passages étroits de mener à la suite, on les élargit à l’aide de techniques de désobstruction. Enfin, on établit une topographie de la cavité et on la répertorie dans un inventaire.

La topographie en spéléo

Lorsqu’on pénètre pour la première fois dans une cavité, il est vital de bien mémoriser les lieux pour ne pas s’égarer. Dans ce monde hostile et sombre, le risque de se perdre est, en effet, loin d’être négligeable.

Estelle fait de la topo

Estelle fait de la topo

La pose de repères (cairns, rubalise, scotch light, …) et la tenue d’un carnet d’expédition sont des moyens bien plus efficaces et sûrs de retrouver son chemin dans un réseau souterrain. Se repérer sous terre, voilà donc le réel fondement de la topographie souterraine…

D’autres motivations ont, bien sûr, élargi ce concept. Le relevé précis des plans d’une grotte permet de mieux comprendre le milieu, la formation du réseau, sa logique hydrographique, les interactions profondes entre le monde souterrain et la surface, et bien d’autres choses encore…

La topographie nécessite un matériel spécifique (compas, clinomètre, décamètre, carnet, …). Cette discipline peut s’apprendre dans les clubs ou lors de stages de la Fédération Française de Spéléologie.

La photographie souterraine

Réussir une photographie souterraine requiert l’emploi de techniques très différentes de celles utilisées en extérieur ou en studio. L’obscurité totale du milieu environnant et la configuration particulière oblige à dominer parfaitement l’art de l’éclairage.

Ainsi, une légère variation de l’angle d’incidence de la lumière peut produire des jeux d’ombre spectaculaires sur les formes et les reliefs qui façonnent le sous-sol.

Le matériel indispensable au photographe est d’abord un appareil protégé contre l’humidité ambiante, et des flashes avec cellule de déclenchement photosensible. Un pied photo peut être très utile dans de nombreuses situations.