CR CP16 : Revoir l’aval 77

du 31/10 au 02/11/2014 | Samoëns (74 - Haute-Savoie) | France

Vendredi 31 octobre

Etant sortis un peu tard de la cavité de la veille, nous avons dormis sur Grenoble, et ne prenons la route pour Samoëns qu’en début de matinée. Nous arrivons au Parking à 12 h, et sommes au refuge à 14 h. Le refuge est toujours à l’ombre, et vu l’heure, nous optons pour un petit tour vers le lac des Chambres.

Fred connaît très peu le massif, je lui fais visiter les entrées du JB, du V4 au B19, en montant par la combe aux Avens. Je suis d’ailleurs impressionné par l’entrée du V11 par le peu de glace qu’elle contient : la corde marquée 1995 est 1 m au dessus de la glace. Les courants d’air sont en régime estival. Au dessus de 2000 m, il y a encore de la neige, bien dure, de la semaine passée. Par endroit, elle est assez profonde. Nous revenons par le lac, et devons sortir les frontales pour arriver au refuge. Sur le chemin, il nous faut nous méfier des plaques de glace… Un bon magret de canard nous remettra de nos émotions de la journée.

Samedi 01 novembre

Nous nous levons vers 7 h 30. La météo est toujours aussi belle, les couleurs d’automne dont fantastiques, c’est un régal de monter vers la combe aux Puaires, malgré le poids des sacs. Nous arrivons à l’entrée du CP16 vers 11 h 30, mais le temps de grignoter, prendre un bain de soleil (et oui, le refuge est toujours à l’ombre du Criou), nous n’entrons sous terre que vers 13 h.

Nous descendons doucement les puits du CP16, remontons le Rasoir, le redescendons de l’autre côté, puis prenons la galerie qui se dirige vers le CP14, la galerie du 8, et arrivons enfin au bas du CP12. Il est 16 h bien tapées, nous mangeons un graine, et attaquons rapidement les hostilités : les quinze premiers mètres se font en sommet de méandre, dans une belle petite conduite forcée. Ensuite, il n’y a pas le choix, il faut descendre dans le méandre. Je passe un virage sous une petite douche (malgré la période sèche), et force trois étroitures sévères dans le méandre, avant de m’arrêter au sommet d’un puits de 6 m défendu par une étroiture. Ce méandre se développe dans l’Hauterivien. Il y a quelques rares traces devant moi, le puits a été descendu, mais pour reprendre les travaux au fond, je décide de nous faciliter la tâche.

Je reviens au début du méandre, et perce le virage. Une paille… rien. Nouvel essai. Rien. Pourtant, la ligne est bonne, et les raccords aussi… Tant pis, je reperce à côté, et mets une nouvelle paille. Cette fois-ci, ça part. Vu le courant d’air aspirant fort, nous n’attendons pas pour retourner dans le méandre, et j’attaque l’étroiture suivante. 3,2,1, plus d’étroiture. Encore une autre, pareil, sauf que cette fois-ci, la paille est partie après un contact sur la batterie de 3 s au moins.

Pour ce qui est du sommet du puits, je repère une lame, et la perce pour une paille. Celle-ci ne voudra rien savoir, malgré mes allers retours pour tout vérifier, elle ne partira pas… Tant pis, je change de mèche, et prends les grands moyens. Le perfo envoie du lourd,  mais il n’est pas d’accord et me le fait savoir : la mèche se bloque, et vu la position que j’avais je prend le corps du perfo dans le nez, ce qui me fait presque voir des étoiles… 3 trous plus tard, toute la zone étroite de tête de puits a volé 6 m plus bas… J’ai juste eu un soucis en chargeant les trous avec une série de charges qui s’étaient vidées dans la boite (attention quand vous les faites… et les utilisez !). Nous équipons le puits et descendons plus bas. Le méandre continue, toujours en aspirant un bon courant d’air. Seul hic, au lieu de mesurer 3 m de haut, il mesure maintenant 7 ou 8 m… Autant dire que ce qui a été gagné en hauteur a été grignoté sur la largeur… J’avance de 7 ou 8 m supplémentaires, et m’arrête sur un nouveau passage étroit. Je vois que c’est passable sur 3 m sans trop de soucis, mais au bout de ces 3 m, il y a visiblement une belle étroiture. La encore c’est assez ponctuel. En tout cas, avec un perfo et des pailles correctes, il y a moyen d’avancer assez vite. Vu l’heure et vue la fatigue, nous décidons d’en rester la pour aujourd’hui, et remontons en laissant équipé le P7 (corde de 30 m environ) dans la galerie du CP12 pour finir nos réserves de bouffe.

Dimanche 02 novembre

Minuit, déjà, et nous sommes encore sous le CP12. Nous laissons la ligne de tir sur le cairn d’entrée du méandre, je sécurise (et élargi) le départ du méandre (blocs instables), puis nous remontons. Fred maudit son kit, peste contre les bloqueurs qui ne veulent pas accrocher, mais ça monte quand même. Nous sortons sous les étoiles à 5 h du matin.

Nous descendons dans la foulée au refuge, et nous couchons vers 7 h du matin, avec le jour qui est déjà bien levé.

A midi, les yeux se réouvrent. Nous rangeons le refuge, faisons le plein d’eau, nettoyons le matos de la veille, et descendons aux voitures où nous arrivons vers 17 h.

Synthèse

Nous n’avons pas fait de première (enfin, je ne crois pas), mais nous avons préparé la prochaine séance d’élargissement du méandre aval 77. D’accord, nous sommes dans l’Hauterivien, mais il y a de l’eau, ce n’est pas si petit que ça, ça a bonne gueule, et surtout, il y a un bon courant d’air aspirant. Je pense que ça vaut le coup d’insister un peu sur ce potin d’interrogation. L’enjeu est de trouver un accès au collecteur de la Combe Au Puaires qui devrait exister entre le CP21 et le réseau actuel de le Combe Aux Puaires.

Nous avons laissé sur place une ligne de tir neuve de 25 m, ainsi qu’une corde de 9 mm d’une trentaine de mètres.

En ressortant, j’ai repéré un équipement qu’il faut absolument changer : c’est le premier AN pour monter au Rasoir en provenant du CP16 : l’AN est magnifique, mais la corde l’aime un peu moins : il y a une belle tonche, les torons sont à nus. Je pense que la prochaine fois, il faut prévoir de changer la corde, et peut être de modifier le frac en mettant deux goujons pour éviter ce frottement.

TPST : 16 h

Participants à l'activité

Frédéric AFrédéric A.
Xavier RXavier R.

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