Grotte de la Lutinière

Un fil tout seul dans une belle galerie ? Il s’ennuie, et il faut y retourner rapidement. Rendez-vous est donné, à quatre cette fois-ci. Le S2 reste sujet à la touille, et on va éviter les trop grands groupes tant que le nettoyage n’a pas été fait. Je suis toujours en vélo : j’y prend goût, c’est quand même top de pouvoir aller plonger sans prendre sa voiture ! (bon ok, je triche, Cédric m’a encore amené les blocs ;o)) L’objectif du jour ? Lever la topo de l’entrée et des inter-siphons, sécuriser sérieusement le S2 et vérifier à tête reposée que la trémie (anciennement terminale !) est bien stable et que le passage n’est pas trop craignos. Nous partons devant avec Cédric et arrivons rapidement devant le S2. Cédric retire un des anciens fils d’Ariane, tandis que j’en tire un nouveau, fiable et correctement métré. La visi n’est pas aussi bonne et avec tous les fils en place, la tâche n’est pas si aisée. Mais nous arrivons enfin devant la trémie terminale. Cédric pose le dévidoir de déséquipement et franchit l’étroiture. Tout va bien bien. Il revient chercher le dévidoir d’équipement et continue à installer le fil. Je finis de désinstaller mon fil de la dernière fois derrière lui et nous nous retrouvons tous les deux dans la grande salle. Celle-ci est au croisement de deux failles, sur le joint de strate que l’on suit depuis le début. Nous sommes à -14 m environ. Nous partons d’abord vers le haut du joint de strate, mais celui-ci se ressert et l’extrémité de la salle est peu engageante. Nous faisons demi-tour et repérons au milieu de la salle un passage potentiel entre des blocs et la paroi… C’est à peu près le symétrique de là où l’on vient. Cela semble passable, mais il faudra faire attention. Nous laissons ça de côté et allons au plus évident : vers le bas, dans la continuité du joint de strate. Au début, la galerie est plutôt large (2 m par 2 m), mais elle se rétrécie au fur et à mesure. Nous nous arrêtons devant un rétrécissement vers – 20 m. On jette un coup d’œil : la galerie continue, pas forcément très large, mais toujours descendante. Nous n’avons tiré que 20 m de fil, nous sommes à 90 m de l’entrée du S2. Un coup d’œil sur les manos : bof… Ca ne vaut pas le coup de rajouter une nouvelle étroiture dans la touille aujourd’hui… On reviendra plus tard, il vaut mieux que l’on garde de l’air pour le passage dans la trémie au retour.

Demi-tour donc. Nous repassons la trémie palmes les premières. Ca passe sans trop de soucis, mais ce n’est pas forcément très agréable… Il vaut peut-être mieux la passer tête devant, même si c’est descendant. Nous ressortons du siphon, une nouvelle fois frigorifiés, après seulement 35 m passés sous l’eau. Nous nous réchauffons dans l’intersiphon et retrouvons Xa et Guillaume au S1. Ils ont topographié la zone d’entrée. Nous ressortons tandis qu’ils topographient intégralement l’inter-siphon S1-S2, retravaillent le passage étroit à l’entrée du S2 et plongent celui-ci. Avec Cédric, nous avons pas mal brassé et la visi est réduite à 1 m environ… Ils choisissent chacun un des anciens fils à déséquiper et nettoient la zone jusqu’à la première étroiture du S2, à 40 m environ de l’entrée du siphon. C’est une super chose de faite ! Il restera une trentaine de mètres de siphon à nettoyer à la prochaine plongée et nous pourrons lever la topographie de l’ensemble.

En conclusion ? La trémie anciennement terminale nous semble plutôt stable et l’étroiture, même si elle est significative ne devrait pas poser trop de soucis tant que nous ne multiplions pas les relais. La cavité est presque entièrement nettoyée et il n’y a qu’à poursuivre l’exploration ! Soit en bas le long du joint de strate, soit des les blocs en face dans la salle terminale…

Espérons que le siphon ressorte rapidement et ne s’amuse pas à descendre trop profondément, mais en tout cas, le rêve de courir dans le collecteur de la Grande Sure très prochainement est plus fort que jamais !

A bientôt pour la suite de l’aventure !!!