Plongée à la Grotte de la Tournée

le 05/08/2019 | Vauchignon (21 - Côte-d'Or) | France

La Grotte de la Tournée.

Voilà un endroit qui a du sens pour moi!

Ce lieu je l’ai connu il y a plus de 25 ans quand ma mère m’emmenait avec mon frère et ma soeur, voir le cirque du Bout du Monde. C’est pour moi un lieu à part entière et qui a vraiment marqué mon enfance. Quasiment chaque été nous allions jouer mon frère et moi dans l’eau de la Cozanne, petite rivière passant dans le village où se situait la maison familiale. Et chaque été nous voulions aller voir la source. de cette rivière Ainsi nous nous retrouvions donc au Bout du Monde, sur la commune de Vauchignon en Côte d’Or.

Au début, nous admirions cette magnifique cascade au centre du cirque et nous jouions dans la rivière qui s’en découlait. Puis au fil des années, j’appris la connaissance d’une grotte. Un endroit mystérieux qui à première vue ne semble pas clément d’autant plus qu’on ne peu y rentré puisque de l’eau s’écoule de celle-ci. Pas très avenant!
Nos efforts se concentrèrent donc sur le haut de la cascade où nous avions créé de multiples barrages et jouions les apprentis ingénieurs des eaux.

Mais tout de même, cette grotte!? N’est-il pas possible d’aller y jeter un oeil? Ne pouvons-nous pas faire un barrage? Juste pour rire un peu!!

C’est donc sous l’oeil extrêmement inquiet de ma mère, évidemment, que je m’enfile donc un jour avec une pauvre lampe de poche et un bleu de travail dans cette grotte. Cet été là, où du moins à ce moment là, je me souviens que la résurgence était à l’étiage, et donc que l’exploration de la grotte en fût simplifiée. Je remarquais des gravures de toutes sortes, dont celles qui vous insultent, charmant, ainsi que de traces noires au plafond que je ne comprenais pas à l’époque. Egalement, je trouvais beaucoup de papillons et d’araignées, de ceux que Josiane, Bernard ou Daniel aiment tant contempler et étudier.
Ce jour-là, je ne fis qu’une dizaine de mètres, n’étant pas bien équipé et l’insistance de ma mère encourageant mon demi-tour.

Quelques temps plus tard, je décidais donc d’y retourner seul, avec cette fois plusieurs lampes de poches (toujours le modèle avec les piles 4,5 V si si souvenez-vous!!) et un casque. J’arrivais cette fois à ce qui me semblais être le terminus puisque je tombais sur un siphon. Je ne connaissais alors pas l’existence d’autres siphons que ceux des toilettes et fût donc surpris de constater qu’un fil accroché à la paroi, plongeait directement dans cette eau si mystérieuse. Je compris bien évidement que quelqu’un était passé et avait donc plongé ce siphon, mais…pour aller où???

Les années passèrent et je ne retournait que de temps en temps dans cette grotte, surtout au moment de l’étiage le plus extrême afin de voir si un passage était possible mais il n’en fût rien. Je laissais donc ça dans un coin de ma tête et me concentrait à ma grande passion du moment: l’escalade.

Jusqu’au jour où mon parcours d’étudiant me fît rencontré la personne qui me fît découvrir la spéléologie à proprement parlé: Jacques Gudefin. De sorties en sorties je trouvais cela terriblement excitant et ne pouvais m’empêcher de penser à cette petite grotte que je visitais étant petit.
C’est également durant cette période que j’ai pu rencontrer mon ami de toujours avec qui j’ai pu faire beaucoup beaucoup de sorties en spéléo, canyon, via, escalade…Antoine Aigueperse.

Et naturellement, un été je lui proposais de venir visiter cette résurgence avec moi.
Cette fois, c’était donc avec un oeil différent que je revenais, et avec un peu plus d’expérience. Équipés de néoprènes, l’idée était cette fois, outre la petite visite jusqu’au siphon, de se faufiler dans une galerie annexe que je n’avais jamais exploré. Nous fumes vite stopper par un méandre très stretch et je me souviens très bien la phrase de Toine « Mais quel trou de chiotte!! »
Effectivement, quelques temps plus tard, j’apprenais qu’il avait choppé après cette sortie un bon rhume.

Bien des années passèrent de nouveau et je laissais cette grotte à ce qu’elle était, me préoccupant de tout autre chose dont la venue de mon petit garçon, Timothée.
A l’aube de ses 3 ans, je l’emmenais faire un tour au cirque du Bout du monde, comme une sorte de pèlerinage. Peu de temps après, je me mis un peu plus sérieusement à la plongée souterraine et de fil (d’ariane?) en aiguille (dans une meule de foin!) (faut bien plaisanter sinon la lecture est longue 😉 ), j’apprenais les bases de la sout’ et commençais à prendre de l’assurance et de l’expérience. L’idée de découvrir ce qui se trouvait derrière ce siphon commençait à immerger tandis que je voyais en moi la possibilité de m’immerger, suivant ce fil d’ariane qui m’avait fait tant subir de questions.

C’est donc en ce beau jour du 05/08/2019 que je décidais, accompagné de Guillemette et Timothée, d’aller plonger cette fameuse résurgence. La grotte s’ouvre sur une belle diaclase qui se poursuit jusqu’au siphon et même derrière les siphons. Une galerie annexe à quelque mètre de l’entrée rive gauche part à presque 45° C horizontalement.

Je porte mes 4 L jusqu’au siphon, finis de m’équiper et fait un dernier petit coucou à Tim et GuiguiE.
La plongée de cette résurgence datant d’il y a plus 30 ans, je vérifie l’état du fil régulièrement ainsi que les amarrages; heureusement par de frayeur tout se passe bien de côté là. L’eau est vraiment claire et j’en suis d’ailleurs extrêmement étonné. Après un passage à -3 m, je sors du S1. Je retrouve la belle diaclase du début et commence à me déséquiper pour faciliter la progression. Finalement rien ne se poursuit si ce n’est dans l’eau mais curieusement je ne vois pas de fil. Je mets tout de même la tête sous l’eau et la suite est bien par là. Je me ré-équipe, et pose un fil avant de partir dans le S2. Cette fois le point bas est à 6 m et le siphon ne fait qu’une dizaine de mètre. Je retrouve alors un fil qui passe par-dessus un gros rocher puis qui replonge dans l’eau un peu plus loin.
S3? Je n’aurais pas cru qu’il y en avais autant. Sur la topo que j’avais eu l’occasion de voir il y a quelques années il ne me semblait pas qu’il y avait 3 siphons!!??
Bref, me revoilà reparti pour un petit siphon qui me fait ressortir juste en dessous d’une trémie qui je dois bien l’avouer m’a fait peur en la voyant.
Réflexe, je garde le détendeur en bouche, essaye de reculer et observe à distance comment tous ces rochers au-dessus de moi tiennent. Tous semblent imbriqués les uns avec les autres et je n’ai guère le choix si je souhaite poursuivre l’explo: je serais contraint de passer au-dessus avec une chance sur 2 de tout faire tomber et de me retrouver coincé derrière.
L’idée ne me plaisant pas vraiment, et le fait de ne pas avoir prévu de magazine pour l’attente, je fais demi-tour tranquillement et regagne petit à petit la sortie.
Sur le retour, j’essaye de prendre des photos sous l’eau avec mon téléphone portable placé dans une pochette étanche mais bien malheureusement cela ne marche pas du tout et à la sortie je constatais en toute logique, que mon téléphone avait pris l’eau et était HS.

Finalement, même avec cette petite peur à la sortie du S3, je ressors avec une immense satisfaction: celle d’avoir répondu à la question que se posait un petit garçon il y a plus de 25 ans et d’avoir concrétisé le rêve d’un ado qui se voyait de plus en plus attiré par cette eau froide.

Bien évidement, l’aventure n’est pas terminée! Mais d’ici là, d’autres verront le jour!!

1h30

Participants à l'activité

Guillaume CGuillaume C.

Galerie photo

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