Portage bouteilles fond du Jean Bernard – suite 2

du 08/02 au 11/02/2018 | Samoëns (74 - Haute-Savoie) | France

Vendredi 9 février

Fred et Arnoux partent de Lyon la veille dans l’après midi pour arriver au refuge en début de soirée. Il a neigé 30-40 cm de neige ces 10 derniers jours, le déblaiement de la porte d’entrée prend peu de temps.

La journée débute sous un magnifique ciel bleu mais le soleil est caché par la montagne du Criou. Nous rejoignons l’entrée du V4bis dans la matinée. C’est un tube de neige où nous n’avons plus qu’à nous laisser glisser pour entrer sous terre.

Notre objectif de la journée est de déséquiper le P25 de la galerie du Solitaire qui jonctionne avec l’aval de la rivière au droit de la cascade Jean Dupont puis d’aller voir une conduite forcée partant en hauteur.

Nous ne faisons que déséquiper le P25 par manque de temps. Nous devons garder des forces pour la sortie du lendemain. Retour à l’extérieur en début de soirée puis descente au refuge.

TPST : 7 h 30

Profondeur : – 250 m

Gaëtan, Clément, Arnaud et Laurence arrivent dans la nuit et sous la neige.

Samedi 10 février

Il a neigé une dizaine de cm dans la nuit. Au réveil, la montagne est dans le brouillard et la visibilité est de l’ordre de 10 m. La trace menant au V4bis est heureusement toujours bien visible. En plan B, Clément a un GPS.

Nous préparons nos affaires et rejoignons l’entrée du V4bis. Clément nous accompagne et reste en surface. Il repère au GPS les entrées de cavités soufflantes sur le secteur du lac des Chambres – Couarra en ski de randonnée.

Arnaud, Laurence, Arnoux, Gaëtan et Fred ont pour objectif de porter les bouteilles de plongée laissées il y a 2 semaines à -400, le plus loin possible, au mieux au bivouac -900. Nous entrons sous terre à 12 h 30. Clément a prévu de passer dimanche vers 8 h 00 pour vérifier si nous sommes sortis ou non.

Nous observons que le niveau d’eau de la rivière nous semble un peu haut par rapport à un hiver normal. Arnaud et Laurence confirment que le débit n’a pas baissé depuis leur dernière venue deux semaines auparavant et qu’il est bien un peu élevé.

Nous faisons une pause repas au bivouac – 500. Arnoux reste au bivouac, c’est sa première sortie engagée au JB et ne peut pas poursuivre plus en aval. Il en profite pour faire l’inventaire du matériel et de la nourriture présente au bivouac.

Nous laissons 2 bouteilles de plongée au bivouac. Nous ne sommes plus que quatre. Nous prenons les autres 3 bouteilles de plongée et un kit d’équipement car nous craignons de rencontrer des cordes déchiquetées en aval. Nous n’avons pas de perforateur, de trousses à spits et d’amarrages.

Nous partons vers 19 h 00 du bivouac et poursuivons vers l’aval sans difficultés. La corde en fixe du P8, précédant la main courante du puits du Cheneau, est bien tonchée. Nous remplacons en partie l’équipement mais il sera de nouveau déchiqueté lors d’une prochaine crue. Il est à reprendre plus en hauteur pour être hors crue. La corde ne peut pas être déséquipée car absence d’endroits protégés des crues pour la stocker.

Le puits du Cheneau n’est plus accessible, la main courante d’accès a été détruite par les crues. Il reste seulement des bouts de cordes sur un becquet. La main courante a du être rééquipée assez souvent par le passé au vu du nombre de morceaux de corde de différentes couleurs restés accrochés sur ce becquet.

Nous n’avons pas le matériel nécessaire pour rééquiper la main courante qui doit être mise en place le plus haut possible, en vire dans les plafonds, d’afin d’éviter qu’elle soit arrachée par les crues. Au vu de la complexité de la tâche, il est nécessaire de prévoir une séance spécifique à son rééquipement (environ une dizaine de points à planter pour installer une main courante sécurisée pour rejoindre le puits du Cheneau, d’une longueur de 30 à 50 m). Il sera nécessaire de bivouaquer à -500 pour effectuer cette opération.

Nous laissons donc les 3 kits de bouteilles de plongée, deux cordes de 25 et 15 m, ainsi qu’un plomb de plongée trouvé dans le réseau partiellement fossile vers – 750 m, pour rééquiper la main courante, en amont immédiat de la main courante du puits du Cheneau, en rive droite.

Nous remontons au passage quelques déchets (morceaux de cordes tonchées, boîtes de conserves, fil téléphonique).

Retour à 1 h du matin au bivouac. Arnoux a pu faire un somme. Nous ressortons à 8 h 30 dimanche. La sortie du gouffre est toujours dantesque avec un vent glacial aspirant qui nous frigorifie complètement. Cette année, l’accumulation de neige a formé un tube dans la zone d’entrée et avec les passages de ces derniers jours, l’entrée s’est transformée en tobbogan glacé. Lors de la prochaine sortie, l’utilisation d’un piolet pourrait être utile en cas de grande fatigue.

Clément est venu à notre rencontre lors de sa randonnée à ski et nous sommes à l’heure comme convenu. Descente au refuge et nous prenons un repos avant de redescendre dans la vallée en début d’après midi, d’abord sous la neige, puis sous une bonne pluie à partir du petit pont sur le chemin.

TPST : 20 h

Profondeur : – 820 m

Retour à Lyon en début de soirée.

Lien de téléchargement de photos prises par Clément : grosfi.ch/HTKgoEMPoODBI

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Participants à l'activité

Clément BClément B.
Gaëtan PGaëtan P.

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