Grotte de la Serve

le 16/08/2020 | Verna (38 - Isère) | France

Par le Xa :

Je retrouve tout le monde à l’entrée du trou, tout juste après 9 h. La veille, c’était l’anniversaire de ma soeur, nous avons un peu fait duré et bu quelques bonnes bouteilles, ce qui a pour conséquences que je suis tout de même un peu fatigué.

Steph me demande si je veux trainer mon bi-4 au fond, en plus du reste. Je n’ai pas besoin de beaucoup d’arguments pour me dire que la plongée sera plus tranquille si je n’ai que mon bi-6. Au pire, j’aiderai juste au portage après. Nous avons un second matos topo, du coup, nous prévoyons, Thibault et moi de finir la topo du réseau des escalades. Je prends dans la nouvelle sacoche faite par Cédric le matos topo et le matos de progression de Thibault et moi.

Juste après la mise à l’eau dans le S1, je suis gêné par le fait que mes bouteilles sont en vrac. Avec les moyens du bord, je n’arrive pas à les coller le long du corps, et les robinets font la charrue au sol. Dans le S2, c’est pareil, il me faut progresser en collant les bouteilles le long du corps à la main, ce qui n’est tout de même pas très pratique. Je suis troisième dans le siphon, je ne peux pas dire que ce soit très clair devant moi, mais quand même, j’y vois beaucoup plus que ma première plongée ici, et j’arrive à voir le contour de la galerie, c’est appréciable, je me cogne un peu moins contre les parois !
Je suis surpris d’arriver assez rapidement à l’étroiture du S2, je la pensais plus loin, et ce n’est qu’une fois engagé dedans, sans avoir repensé le brelage de mon bordel que je me dit que j’y suis. La dernière fois, je ne l’avais presque pas vue, tout était passé comme une lettre à la poste. Mais cette fois, j’emmêle le fil dans ma bouteille gauche. Pas grave, je tente de virer le fil sans tout arracher. En même temps, la sacoche de matériel se coince de l’autre côté. Je fais le boeuf et tente de passer en force. J’arrache le masque, et aussi une de mes lampes de secours (en fait, je ne m’en rendrai compte que plus tard, à cause d’un truc pendouillant contre l’oreille gauche !) ! Et évidement la touille tombe… Je ne suis pas stressé, mais du coup, je ne me sens quand même pas de retenter le passage, j’abandonne, et fais demi-tour tout doucement, en laissant passer Cédric et Steph qui me suivaient de près !

Sur le retour, j’avance doucement, en tentant d’écarter du chemin les cailloux gênants, afin de faciliter le passage. De retour au départ du S1, je ramène mon matériel à la grille, puis reviens vers le S1 en nettoyant le passage de tous les galets et blocs qui gênent la progression et font mal aux genoux.

Carlos et Thibault sortent quelques minutes après moi. Puis Cédric et Steph reviennent bien 2 h plus tard, en ayant levé la topographie des derniers siphons, et tiré encore quelques mètres de fil. Il faudra revenir pour continuer l’exploration, mais déjà, je les laisse raconter l’exploration du jour.

Par Stéphane :

Xa ayant fait demi-tour, nous nous retrouvons à 4 à aller devant le S3. Merci Thibaut et Mowgli pour l’aide au portage ! Cedric et moi nous mettons à l’eau. Nous faisons la topo de l’explo précédente, qui date d’un monde sans covid. Le S3 ne fait que 15 m, suivi de 20 m d’intersiphon avant d’arriver au S4, d’une longueur de 20 m. S’en suit 80 m de jolies galeries que nous topographions à la boite topo (c’est quand même plus pratique que le disto X !). Nous avons aussi troqué nos 7L contre des 4L, c’est plus léger et maniable. Le S5 ne fait que 8 m de long. 15 m et une petite salle d’effondrement plus tard, nous arrivons au S6, qui n’est qu’une diaclase étroite au ras de l’eau. Je l’avais franchie en mono-bouteille la dernière fois, mais c’est quand même plus safe en bi. 10 m plus loin, nous arrivons devant le S7. C’est le terminus de la séance précédente. Nous attaquons enfin la première !
Je pars dans le siphon le fil à la main. Je déroule 4 m et… butte sur un fond colmaté par du gravier. Oups. Déjà ?!? Je ressors et nous fouillons l’intersiphon S6-S7 correctement. Je me réengage dans une petite galerie latérale, mais qui reboucle sur la galerie principale… Damned, ce n’est pas possible que ça se finisse comme ça ! Il n’y a même pas un trou de 5 cm pour laisser passer l’eau… Il doit bien y avoir une suite quelque part. Nous refouillons une nouvelle fois et nous engageons à contre coeur dans une petite conduite de 80 cm de large au ras de l’eau. On a beau être en 4L, ça reste galère. J’enlève les blocs et Cédric me fait la sécu… 4 m plus loin, le boyau retombe dans un méandre noyé un peu plus large. Je m’y engage verticalement en apnée, pied devant bien sûr. Je ne touche pas le fond. Mince, ça continue, il faut insister. Cédric me fait passer mes blocs et je me réaarnache comme je peux. Je descend dans la diaclase noyée les pieds devant, en tirant mon fil. Je n’y vois rien et n’ai aucune idée de la configuration. A 4 m de profondeur, mes pieds touche un fond de gravier. J’insiste un peu, toujours dans le noir. Ca continue à l’horizontal. Ce n’est pas large, mais je continue à forcer le passage, toujours à reculons, tâtant des pieds. Je suis complètement à l’horizontal, ma tête encore dans la faille. Je tâte… Tâte encore… Ca pourrait passer… J’hésite. Mon fil n’est accroché qu’au début du siphon, je ne sais pas trop ce qui m’attend derrière, je suis dans le noir depuis un moment… On n’a beau ne pas avoir beaucoup consommé dessus, mes 4L ne me semblent pas si grande que ça… Cédric doit se demander ce qu’il se passe… Il n’y a quasiment pas de courant, la touille ne se dissipe pas… Bref, j’en conclus que ce terminus est très bien là pour l’instant : on reviendra un autre jour !

Je rembobine mon fil et ressort du siphon, un peu dépité. Bon, il faudra revenir, c’est sûr, mais au moins, ce jour là, on saura dans quoi on s’engagera et on sera mieux préparé psychologiquement !

Au final, nous levons 187 m de galerie. La Serve fait maintenant 934 m de développement pour un dénivelé inchangé de 78 m. Cette petite résurgence commence à prendre de l’ampleur ! En attendant la topo, je vous mets déjà le report de surface en pièce jointe, avec sa grande sœur la fontaine Saint-Joseph en cadeau.

TPST : 3 h

Participants à l'activité

Stéphane LStéphane L.
Xavier RXavier R.

Galerie photo

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